- Et si je t'imaginais puisque je n'arrive pas à te rencontrer !

- Oh oui, imagine-moi.

- Tiens pour t'imaginer, une musique... Voyons... Quelque chose qui donne envie de faire des rencontres, quelques chose qui ait la pèche. Queen, Bohémian Rhapsody, ça te va ?

- Très bien. J'adore.

- Bon, alors commençons. Tu serais brune... oui, c'est ça, brune. De longues jambes sensuelles gainées de noir, des pieds fins et souples dans des escarpins ouverts.

- Joli début ! Je me sens bien en brune.

- Est-ce que je t'habille ou est-ce que je te laisse nue ?

- Habille-moi. Tu as tout le temps de me déshabiller... plus tard.

- C'est sûr. Mais je vais créer des transparences. T'habiller d'accord mais un rien déshabillée puisque je fais ce que je veux.

- Tout à fait.

- Alors un haut d'abord, souple, ajusté, près du corps, une maille laineuse semée de petits trous avec des manches conquistadores.

- Des manches conquistadores ? Qu'est-ce ?

- Je viens de l'inventer. Cela doit porter un autre nom mais je ne le connais pas. Tu sais des manches serrées d'abord puis qui s'ouvrent en corolles avec des dentelles.

- Avec des gants ensuite.

- Bien entendu. Avec des gants qui monteraient jusqu'au coude, mais des gants de satin fluide pour mettre en valeur tes belles mains.

- J'aurais donc de belles mains ?

- Oui. Tout serait esthétique chez toi, je peux me le permettre. De belles mains longues, de beaux seins ronds, un cou de cygne et des yeux de biche.

- Continue... J'aime comme tu m'inventes.

- Un collier de perles descendant entre tes seins. Tu sais avec un nœud là.

- Très chic.

- Une jupe de tulle ne cachant ni les dessous noirs ni le porte-jarretelle tout aussi noir.

- Érotique ! Habillée déshabillée, en effet.

- Je te l'avais dit.

- Et comment commencerait notre soirée ?

- Eh bien, très classiquement... on sonnerait à la porte... tu sonnerais à la porte.

- D'accord.

A cet instant, on sonne à la porte. Vraiment. Mathieu émerge d'un coup du songe qu'il s'inventait.
On sonne... plus longuement...

- C'est la concierge, ouvrez !

Il va ouvrir.

- Vous savez l'heure qu'il est... avec votre musique de dingue là vous allez réveiller tout l'immeuble.

Mathieu ne répond pas. Il regarde sa concierge qu'il n'avait jamais regardée. Elle est brune, pas si mal faite, mal fringuée d'une jupe informe et d'un chemisier rapiécé.
Mais si on lui mettait autre chose.
Il sourit.

- Vous êtes libre ce soir ?

Elle rougit.Elle devient vraiment belle quand elle rougit.

- Ah bon, vous vous décidez enfin. Libre ? Je ne sais pas. Peut-être... et vous ?

Il rougit à son tour.

Une ode aux femmes, à l'amour

Déesse par dessus tout !!!